Le vendredi 5 Janvier 2024, Martine Panozzo, secrétaire de la commission syndicale des biens indivis de Granges-Aumontzey et Barbey-Seroux, accompagnée d’Etienne Voirin, membre de la paroisse ont reçu Marie Gloc, Conservatrice générale du patrimoine à la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) Grand Est et Marie-Édith de Freslon Conservatrice déléguée des Antiquités et Objets d’art pour le Ministère de la Culture et Chargée du patrimoine culturel pour le département des Vosges
La protection des objets mobiliers au titre des monuments historiques constitue une servitude d’utilité publique. Il existe deux niveaux de protection au titre des monuments historiques : l’inscription et le classement. Dans les deux cas, la protection doit être justifiée par l’intérêt de l’objet mobilier concerné au point de vue de l’histoire, de l’art, de la science ou de la technique. L’inscription constitue le premier niveau de protection, et le classement le niveau le plus élevé. La protection au titre des monuments historiques peut concerner des objets mobiliers de tous types (peinture, sculpture, mobilier, textile, orfèvrerie, instruments de musique, patrimoine industriel, scientifique et technique, etc.) et de toute époque. La DRAC est sous l’autorité du Préfet de région. Elle pilote et met en œuvre, sur le territoire régional, les politiques du ministère de la Culture1.
Dans le cadre du suivi des objets protégés au titre des monuments historiques, l’article L622-7 du code du patrimoine stipule que « Les objets classés au titre des monuments historiques ne peuvent être modifiés, réparés ou restaurés sans l’autorisation de l’autorité administrative compétente. » Une veille est donc établie tous les 5 ans, appelée récolement et définit par Marie-Édith de Freslon comme suit : « Il a avant tout vocation à vérifier le bon état de conservation d’un objet mobilier et à s’assurer qu’il n’ait pas été dérobé ou perdu. L’inspection régulière permet d’éviter vols et dégradations, et en cas de constatations de disparition, d’effectuer un signalement officiel. L’objectif final du récolement est donc d’assurer un suivi de ces objets faisant pleinement partie de notre patrimoine national et régional. »
C’est au sein de l’Eglise de Granges-Aumontzey, gérée par la commission syndicale des biens indivis de Granges-Aumontzey et Barbey-Seroux, que se cache un monument commémoratif de la première guerre mondiale, protégé au titre des monuments historiques. Pour le voir, il faut se diriger sur la droite en entrant au sein de l’édifice. L’œuvre, en très bon état de conservation, est érigée en pierre de taille est surmontée d’une toile peinte sur mur. Cependant, cet ouvrage ne porte pas de signature, il est donc impossible d’en connaitre l’auteur. La commune lance un appel à la population, afin de récolter de plus amples informations sur les origines et l’auteur de cette œuvre.
Face à ce monument, de l’autre côté de l’édifice, il est possible d’admirer une toile, cette fois-ci non classée, mais signée de l’atelier de peintres-décorateurs Minoux et Mangin de Ménil-en-Xaintois dans les Vosges. Au début du XXe siècle, l’atelier proposait principalement des décors de théâtre. Mais il travaillait aussi avec le diocèse (circonscription ecclésiastique placée sous la juridiction d’un évêque résidentiel ou d’un archevêque). De nombreuses autres œuvres sont visibles dans les Vosges, Marie Gloc précise qu’une de leur confection est visible non loin de là, au sein de l’église de Lépanges-sur-Vologne.
Pour rappel : « La loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l’État prévoit que les lieux de culte qui appartenaient aux établissements publics du culte avant 1905 deviennent la propriété des nouvelles associations cultuelles. L’Église catholique ayant refusé de s’organiser en associations cultuelles, l’article 9 de la loi de 1905 s’applique : « Les édifices affectés au culte lors de la promulgation de la loi du 9 décembre 1905 et les meubles les garnissant deviendront la propriété des communes sur le territoire desquelles ils sont situés, s’ils n’ont pas été restitués ni revendiqués dans le délai légal. » Bien que propriétés des communes, ces biens ont été affectés à l’Église catholique, à titre gratuit, exclusif et perpétuel par la loi du 2 janvier 1907. Les communes n’ont pas le droit de disposer des églises dont elles sont propriétaires. »2
1 Source : https://www.culture.gouv.fr/
2 Source : https://www.vie-publique.fr/