Le reporter du Petit Journal de Granges était là … !

Voici, en « avant-dernière », ce que beaucoup ont appelé « l’ancienne Poste » (ou encore « la grande cité » ou « la grosse cité ») où fut, très tôt le bureau de la Poste Télégraphe – Téléphone de Granges avant que ce bureau n’émigre, en 1913, vers la rue de la Gare, aujourd’hui Charles de Gaule. Nous sommes en 2018 et ce bâtiment va être démoli sous peu, remplacé par un parking dédié aux usagers de la Salle des Fêtes.

Du même côté a été bâtie en 1903 une maison, la Maison « Grosjean », que l’on voit toujours, dont l’adresse postale sera dès l’érection du Kiosque, « place Étienne-Seitz », aujourd’hui rue Maréchal de Lattre de Tassigny. La Salle des Fêtes, inaugurée en 1927 n’est alors qu’un pré sans intérêt agricole, tout comme l’emplacement de la maison « Georgel », bâtie quelques années après la maison sise au numéro 21 actuel. Ces prés (Pré-devant), servaient alors de terrain de glissades en hiver aux enfants du quartier. Nécessité de posséder des sabots usés, à la semelle lisse, propice à toutes les arabesques hivernales !

Une coopérative ouvrière (Comptoir de la Vologne) dépendant de l’usine « d’en haut » existait, ainsi que ce qui est actuellement la boucherie Duroisin. Pas encore de trace de ce qui deviendra le magasin de « Nana » (Petitdemange), sinon une sorte d’abri au toit pointu au départ du sentier « des Cherrières ». Au-delà, pas encore trace du « château » d’Émile Walter, « Broglio » aujourd’hui et sans doute pas davantage de kiosque et son parc (1912). Peu visible sur ce cliché, juste avant ce qui sera le parc d’Émile Walter, un « moine » de briques rouges servant à la répartition de l’eau courante. Il n’en reste aujourd’hui que la partie basse. On voit aussi un bâtiment bas au toit en pente vers la rue, qui ne figure plus sur les clichés postérieurs.

L’oblitération du timbre-poste indique « 1907 », ce qui donne une approximation de la date de cet établissement postal. En fait, il aurait existé au Poutreau une « plus » ancienne poste. C’est en 1895 que fut ouvert un bureau de poste à Granges.

Cet ensemble immobilier a comporté des logements, vraisemblablement dédiés à une population ouvrière. La façade a été modifiée, le perron à double escalier en atteste.

À droite du cliché, une murette et sa grille, quelques traces de végétation de ce qui est actuellement L’Accueil de la Vologne. De ce côté de l’ensemble appelé alors « hospice » se trouvait une ferme.

Au-delà du réverbère, la maison « Lemarquis-Cachot » qui existe toujours (2018). Sauf devant l’imposante bâtisse, pas encore de trottoirs pour délimiter la route …

Les personnages au premier plan (un bon photographe fait très attention à son « premier plan » !) racontent un peu de la vie sociale de Granges. Des enfants à béret, blouse ceinturée, bas noirs et sabots. Des ouvriers eux aussi à béret. Un homme à casquette, gilet et « cravate » vraisemblablement un « contremaître » pouvant discuter avec un « Môssieur », posture altière avec chapeau et canne, l’ensemble épaissi par une cape trois-quarts.

Mais où sont les femmes ? Si, peut-être là-bas, tout au fond, en arrière-plan.

Au soleil, on est en « plein midi ». La sirène de l’usine, qui mugit à 11 heures 50 a-t-elle appelé au travail l’équipe de l’après-midi ? Pourtant, nous sommes en semaine : les volets de la Poste sont ouverts… Qui le saura jamais ? L’ombre sur la rue est suffisamment grande pour estimer que l’on est, soit au printemps, soit en automne.

Voilà un peu de la vie à Granges en ce début du XXème siècle. Souvenirs, souvenirs …

 

Claude GROSJEAN. Novembre 2018.
Poste de Granges-Aumontzey
aujourd'hui Granges-Aumontzey

Partagez cet article

Aller au contenu principal